What's Driving the US Epidemic in Men Who Have Sex with Men
(Les moteurs de l'épidémie de VIH chez les MSM aux USA)
par Ronald STALL
de l'Université of Pittsburgh Sch of Publ Hlth, PA, US
On peut la regarder directement en ligne là. (20 minutes).
Voici une tentative de résumé de ses propos en français.
• Les moteurs de l'épidémie de VIH chez les MSM aux USA:
1 - Sur la base d'une méta-analyse de publications, dans les pays industrialisés, l'incidence du VIH chez les MSM
a ni baissé ni augmenté entre 1995 et 2005 est estimée à:
2,4% en Europe de l'Ouest
2,8% aux USA.
1,1% en Australie
Pour une cohorte théorique de 100 gay séronégatif à l'âge de 18 ans, une incidence de 2,4% par an implique que
- un quart d'entre eux seront séropo à l'âge de 30 ans.
- plus de 40% le seront à l'âge de 40 ans...
(et ces proportions concordent avec la prévalence par age actuellement observée chez les MSM aux USA).
2 - Qu'elles sont donc les carences de la prévention du VIH chez les MSM (aux USA)?
a. les interventions visant à améliorer les capacités des individus a se protéger (promotion des préservatifs, etc...) ont démontré leur efficacité chez les MSM - mais elles sont à même d'avoir un impact que si elles sont suffisamment financées dans la durée... (ce qui est loin d'être le cas)
b. Il y a un besoin urgent de mieux comprendre et étudier les stratégies alternatives de prévention issues des communautés gays (la séro-adaptation, la prise de traitement antirétrovoral pré et post exposition, les relations sexuelles non-protégées quand sa charge virale est indétectable...).
- L'enjeu étant de pouvoir bien mieux quantifier les risques relatifs associés à ces approches (et permettre aux personne d'adapter leurs stratégies individuelles de prévention en fonction de données établies).
c. La "dicibilité" sur son statut sérologique est important mais ne devrait reposer que sur les épaules des séropos: on pourrait ainsi encourager les séronégatifs aussi à parler plus spontanément de leur statut sérologique, pour amorcer le dialogue... (et en faire aussi une responsabilité partagée).
d. Des facteurs comme (a) le fait d'avoir été victime d'un abus sexuel dans son enfance, (b) la dépression, (c) la violence conjugale, (d) la consommation de substance psycho-actives ont été associés à une plus grande prise de risques vis à vis du VIH chez les MSM dans des villes américaines. D'où l'importance d'une approche globale de la santé...
e. L'enjeu de la charge virale "au niveau d'une communauté" est aussi important. Les MSM noirs américains sont bien plus touchés par le VIH que les autres communautés MSM: ceci s'explique non pas par des prises de risques plus élevées mais par le fait qu'ils ont dans l'ensemble bien moins accès aux traitement antirétroviraux que les autres...
f. Améliorer la prévention peut et doit se faire à 5 niveaux:
- individuel
- interpersonnel
- la communauté
- les services de santé
- les politiques gouvernementales.
"Se concentrer aujourd'hui uniquement au niveau des individus pour la prévention du VIH est aussi absurde que la prescription d'une monothérapie à l'AZT, nous avons besoin d'un cocktail de prévention".